La chambre criminelle de la Cour d’appel de Tanger a récemment condamné un mineur de 16 ans à 15 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre de la petite Hidaya, à peine âgée de six ans. Ce crime d’une extrême violence a profondément choqué l’opinion publique marocaine. Durant l’audience, la mère de la victime en larmes a réclamé une sanction exemplaire: la peine de mort ou la réculsion à perpétuité, verdict qui ne peut être prononcé dans cette affaire, en raison de l’âge du prévenu.
Face à l’horreur des faits, beaucoup jugent la peine « dérisoire » et relancent le débat sur la prise en compte de la minorité de l’accusé dans le droit pénal.
L’annonce du verdict a déclenché une vague d’indignation chez les associations de protection de l’enfance et les juristes. De nombreuses voix dénoncent un « verdict incompréhensible » et une « impunité déguisée » qui envoient un « message alarmant » à la société. Pour beaucoup, condamner à seulement quinze ans de prison l’auteur d’un viol et d’un meurtre d’enfant est perçu « comme une discrimination envers la victime ». L’association Touche pas à mon enfant, par exemple, qualifie ce jugement de « catastrophique » et s’indigne : « Comment expliquer à une mère que l’assassin de sa fille pourra sortir et recommencer sa vie ? Quinze ans pour avoir détruit l’enfance […] c’est indéfendable ». Des militants soulignent en effet que ce genre de peine risque de banaliser les crimes contre les mineurs : à l’heure où les violences sexuelles contre les enfants semblent augmenter, un tel verdict n’a selon eux « aucun rôle dissuasif ».



