Alors que Washington vient de confirmer sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, avec l’autonomie comme unique cadre de négociation, de nombreux think tanks américains remettent en question certains «fondamentaux» du conflit. Après le bien-fondé de la Minurso, c’est désormais le Polisario, «une créature de la guerre froide», «sans légitimité» et «potentiellement dangereuse», qui cristallise de multiples et bien acerbes critiques. Le point de vue de Michael Rubin, de l’American Enterprise Institute, est éclairant à plus d’un titre à cet égard. Et il est loin d’être le seul.
Les analyses et autres critiques de think tanks américains de renom quant à l’impasse actuelle dans laquelle se trouve le processus onusien de règlement de la question du Sahara se suivent et se ressemblent. Au centre de leurs plaidoyers, certains acteurs du conflit, notamment la Minurso, mais aussi et surtout le Polisario et son protecteur, l’Algérie. Dans la dernière analyse en date, le front séparatiste a eu droit à une véritable salve d’attaques en règle de la part d’un fin connaisseur du dossier: Michael Rubin. Chercheur spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient au sein de l’American Enterprise Institute, le concerné, lauréat de la prestigieuse université Yale, est ancien officiel du Pentagone, avec des expériences de terrain en Iran, au Yémen et en Irak, et des formations prodiguées à des unités de la Navy et des Marines sur les conflits régionaux et le terrorisme. C’est dire.
Dans une analyse publiée lundi 7 avril par The Middle East Forum, un autre influent think tank, le chercheur n’y va pas par quatre chemins: l’existence même du Front Polisario constitue une atteinte aux droits de l’homme, écrit-il. Dans un véritable plaidoyer, l’expert appelle Washington à demander au secrétaire général de l’ONU de cesser de reconnaître le front comme «représentant» des Sahraouis. «Il est temps de mettre fin à la fiction selon laquelle le Front Polisario représente les Sahraouis et de laisser l’un des derniers vestiges de la guerre froide appartenir définitivement à l’histoire», assène-t-il.